Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Claire Veillères

Roman / Nouvelle / Essais / Jeunesse
photo Claire Veillères

Ecrivain, Claire Veillères a longtemps travaillé au sein des institutions européennes.
Diplômée de l’Institut d’études européennes de l’université de Paris VIII et de l’Institut des études arabes de la Sorbonne nouvelle, elle est l’auteur de nombreuses études sur le Maghreb. Elle est également l’auteur d'ouvrages pour la jeunesse sur l'Algérie, le Maroc et l'Egypte dans la collection “Enfants d’ailleurs” des éditions de la Martinière Jeunesse.
Revenu en France depuis une dizaine d'années elle travaille actuellement au ministère de l'agriculture et, passionnée de chevaux, de musique et d'art est l'auteur de nouvelles, roman et essais qui abordent ses thématiques.

Bibliographie

Roman et nouvelles
– Une poule rousse et autres nouvelles, Editions du Contrefort, 2016
– La Capture, roman (Prix Pégase, 2012), Éditions du Rocher, 2011.
– Le cavalier de Kladruby, nouvelles (Prix Prométhée 2010), Editions du Rocher, 2010.
– La femme du moniteur , nouvelle parue dans la revue Cheval-Chevaux, dirigée par Jean-Louis Gouraud, Éditions du Rocher, 2007
– Un souvenir très ancien, nouvelle parue dans la revue Cheval-Chevaux, Éditions du Rocher, 2008.

Ouvrages pour la jeunesse
– Guerre et paix dans les religions, Editions Palette, 2005
– Ikram, Amina et Fouad vivent en Algérie, Collection « La vie des enfants d'ailleurs », Editions de la Martinière Jeunesse, 2005
– Anna, Kevin et Nomzipo vivent en Afrique du Sud, Editions de la Martinière Jeunesse, 2006.
– Leila, Reda et Anissa vivent au Maroc, Editions de la Martinière Jeunesse, 2009
– Jaroslaw, Kasia et Janusz vivent en Pologne, Editions de la Martinière Jeunesse, 2009
– Malek, Youssef et Boussaïna vivent en Egypte, Editions de la Martinière Jeunesse, 2010.

Essais
– Sauvat, l'artiste cavalier Éditions Actes Sud, collection « Arts équestres », 2014
– Le cheval algérien, en collaboration avec Pascal Barrier (photos), 2013.
– Les transferts financiers des migrants dans les pays tiers-méditerranéens, Collectif, Étude pour la DG I (ex Relex) de la Commission européenne, IEREM, 1998.
– La coopération décentralisée franco-marocaine, en collaboration avec E. Butzbach, IEREM/Ministère des Affaires étrangères, 1997.

Extraits

Extrait 1 tiré de : Braise Ardente, in Une poule rousse et autres nouvelles, Editions du Contrefort, 2016.
Les choses se passèrent d'abord comme Joubert l’avait imaginé. Au trot, alors qu'autour d’elle montait l’énergie de ses compères, Braise s’agita. Gagnée par sa folie habituelle et bien que l’escadron fut encore loin de l’ennemi, que les seuls bruits fussent ceux des cuirs pressés, du cliquetis des gourmettes, des interpellations lancées d’une monture à l’autre et un début de chant vite étranglé car parvenaient soudain, sourds, menaçants, du bout de l’horizon blanchi, les premiers coups de canon ; la jument fit coups de cul sur sauts de mouton, avec tant de véhémence et si insensible aux semonces de son cavalier que Joubert finit par lui rendre la main. Elle bondit. En courant, elle ouvrait le naseau pour aspirer l'univers, étirait l'encolure, mettait sa tête très bas, rasait le sol en suivant la poudre, les giclées de poussière, de pierre et d'herbe mêlées, poursuivant on ne sait quel tracé d'enfer. Elle prenait ainsi une vitesse hallucinante. Joubert avait l'habitude. Il se tenait droit, les bras un peu étendus pour accompagner l'extension d'encolure de sa bête. En quelques foulées, la jument n'était plus qu'un serpent argenté, offrant à l’ennemi son miroitement d’écailles précieuses. Bien calé sur ce galop dont la puissance sidérante lui procurait un profond sentiment d’invincibilité, Joubert fut heureux quelques instants encore. Puis l'animal pénétra sans ralentir dans la fournaise. Le capitaine eu le temps de sentir se décupler une force qu’il croyait déjà à son paroxysme. Aveuglé par la poussière, assourdi par les détonations, il ne vit pas venir le coup à la hanche. Une fulgurante douleur le faucha sur l’encolure de Braise.

Extrait 2 tiré de : Le Tigre, in Une poule rousse et autres nouvelles, Editions du Contrefort, 2016.
Les mains : ouvertes en creux autour d'un feu invisible, à hauteur de gorge comme si elles avaient à faire au souffle, au cœur, au râle. Des mains chaudes, Laure en était certaine. Des paumes pleines, épaisses, des doigts déliés, musclés, l'annulaire des musiciens, indépendant, expressif, touchant, palpant à chaque instant et pourtant ne touchant rien, du néant, les murmures poignants d'une langue intraduisible. Les doigts épousaient dans le vide un renflement, le poids d'une fesse, un sein peut-être, une hanche ou le galet d'un genou. La beauté ronde. Laure le réalisait subitement. Jamais cette pensée ne l'avait effleurée auparavant mais à cet instant elle s'imposait avec évidence. Chaque modulation de cette main l'affirmait. Ronde beauté qui, dans les forte, s'étendait des paumes jusqu'aux bras. Le chef serait devenu oiseau s'il n'avait été félin, depuis les yeux jaunes caressant les têtes, comme ceux des tigres, mi-clos, l'herbe ployée des plaines, jusqu'au corps souple et lourd dont les balancements, les étirements, les bonds évoquaient si fortement la séduction qu'il pétrifiait ses proies.

Lieu de vie

Centre-Val de Loire, 28 - Eure-et-Loir