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Les écrivains / adhérents

Évelyne Biausser

Poésie / Nouvelle / Essais
photo Évelyne Biausser

Évelyne Biausser est née à Marseille et n’a jamais voulu vivre loin de la Méditerranée, malgré sa fonction de Consultante qui l’a amenée à intervenir partout en France comme à l’étranger.
Elle a exercé plusieurs métiers autour de l’écriture : enseignante en littérature française, journaliste, rédactrice en chef, formatrice en communication écrite, consultante en management de projets complexes.
Animatrice d’un atelier d’écriture oulipien pour adultes, elle a reçu plusieurs prix pour ses poèmes et a déjà publié un livre de philosophie, ainsi que deux livres de poèmes/photographies. Pour elle, ces deux modes d’expression sont complémentaires et se conjuguent en une parfaite interaction.
Ses œuvres photographiques ont été exposées à Nice, Cannes, Arles, la Colle-sur-Loup, Saint-Martin-de-Crau, Turin, Zurich, La Canée, et sélectionnées dans plusieurs festivals internationaux.
En 2024 elle a publié un recueil de nouvelles, un deuxième recueil va être publié en 2025.
Ces vingt nouvelles sont le fruit d’une écriture « sous contrainte » : l’autrice a demandé qu’on lui donne un mot et sur ce mot aléatoire, elle a bâti une fiction.
Elle vit aujourd’hui dans la région cannoise.

Les thèmes abordés
La complexité humaine, la vie, la mort, la poésie des jours

Bibliographie

- La construction systémique des connaissances, éditions universitaires européennes, 2016
- Derrière les apparences, photographies, Artbox editions, 2017
- Je suis un animal fractal ( Dir Jean-Claude Meynard), éditions Connaissance et savoir, 2018
- À 1 km de chez moi, photographies/poèmes, 9éditions, 2021
- Mémoires en couleurs, photographies/poèmes, 9éditions, 2022
- Interférences, nouvelles, 9éditions, 2024

Extraits

« Elle rêva un instant à un futur fantasmé tel qu’elle ne l’aurait jamais envisagé quelques heures avant : elle se vit en étudiante libre de ses actes, s’offrant ce qui lui ferait plaisir quand elle en aurait envie, courant les soirées sans devoir donner d’excuses ni raconter des salades, sortant avec qui elle voudrait sans se prendre la tête pour savoir s’il plairait à ses parents…Soudain, le nuage rose se dissipa et elle revint à la réalité : « je n’ai que seize ans ! Jamais cela ne se passera ainsi, le ciel risque plutôt de me tomber sur la tête et je ne choisirai rien ».
Son portable sonna, elle vit le visage de Julie qui riait aux éclats s’afficher. Elle ne bougea pas, songeant que c’était la première fois qu’elle ne répondait pas aux sollicitations de sa sœur de cœur, comme elle l’appelait.
Et puis ce fut comme une illumination : il fallait qu’elle aille parler à sa mère, celle-ci ne pourrait rien lui cacher, même si elle essayait, Clélie connaissait son pouvoir sur ses parents.
Elle vacilla un peu mais sortit tout de même de sa chambre en appelant :
- Maman !
Personne ne lui répondit. Elle finit par découvrir sa mère devant l’îlot de travail dans la cuisine. Elle lui tournait le dos, mais Clélie perçut dans la posture de sa mère de l’inconfort, peut-être du malaise.
- Maman ?
- Ouiiii
- Maman, Tim vient de m’appeler pour me dire une chose incroyable…Je sais qu’il est cancanier…mais il prétend que vous allez divorcer Papa et toi… »

Interférences, « Le bouquet de fleurs", page 104


« Jehan descendit le dernier au terminus du tram solaire, et continua à pied. Il avança seul au milieu des panneaux connectés qui demandaient tous de vérifier son bilan carbone et de l’afficher. Jehan obtempéra, c’était obligatoire pour que les barrières légères s’ouvrent sur son passage. Il était né avec ces procédures et elles ne le choquaient pas. Ses grands-parents lui avaient raconté qu’en 2020, soit dix ans avant sa naissance, l’urgence planétaire affolait tout le monde mais que personne ne savait quoi faire. Puis certaines nations avaient commencé à surveiller le bilan carbone de grands groupes industriels, puis de toutes les activités humaines, puis de chaque individu. Et aujourd’hui, en 2050, le monde avait décrété la surveillance du bilan carbone comme son seul moyen de survie et s’était donc organisé autour d’elle.
La barrière s’entrouvrit après que Jehan eut activé sa montre en direction du panneau. Celle-ci calculait automatiquement et en continu son bilan carbone et le transmettait à chaque panneau rencontré. Ainsi l’homme qui avançait avait-il l’autorisation de continuer ou non.
Peu de personnes, de fait, ne se déplaçaient, car c’était une activité très dépensière en carbone et la limite autorisée était vite atteinte. Mais ce n’était guère utile non plus. Tout le monde œuvrait à distance via les réseaux qui permettaient (presque) sans faille de réaliser les actions du quotidien, travail, ravitaillement, communications, loisirs. D’ailleurs quand le bilan carbone général du pays frôlait dangereusement la limite permise, les alertes se déclenchaient et stoppaient toute activité pour chacun. Comme tout le monde était connecté, personne ne pouvait y échapper. Il n’était pas non plus interdit de se déplacer, il fallait juste rattraper la dépense autrement. »

Interférences, « Coups de vent », page 33

« En un parterre inutile
Les feuilles trainent après la pluie
Comme les pages de nos vies
En teinte fade ou teinte vive
Selon le regard qu’on leur porte
Les souvenirs nous transportent »

À 1 km de chez moi, page 17


« Le ciel fait s’évader
Tous les prisonniers
Même Verlaine a essayé
Il y aura toujours des murs
Pour nous confiner
Et le ciel pour les traverser »

À 1 km de chez moi, page 23

Ma bibliothèque

Auteurs référents :
Racine, La Fontaine, Hugo, Colette, Simenon, Verlaine, Aragon

Contemporains :
Haruki Murakami, Léonora Miano, Joyce Carol Oates, Paul Auster, Karine Thuil, Maylis de Kerangal, Muriel Barbery

Lieu de vie

Provence-Alpes-Côte d'Azur, 06 - Alpes-Maritimes

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
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