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Les écrivains / adhérents

Anne-Constance Vigier

Roman
photo Anne-Constance Vigier

Je suis née en 1970. J’ai toujours voulu écrire et finalement, j’ai toujours écrit.
J’ai adoré parler des langues étrangères, j’ai vécu en Espagne, j’ai essayé d’apprendre le russe mais j’ai fini par abandonner.
J’enseigne les mathématiques dans un IUT de Transport. Quel rapport avec les livres ? Aucun.

Thèmes
Malgré toute l’énergie qu’il me semblait mettre à éviter ce sujet, il me revient chaque fois en plein cœur : c’est peut-être l’exploration des blessures interminables de l’enfance. En espérant aussi laisser le droit et la possibilité d’en rire…

http://www.anne-constance-vigier.net
Bibliographie

Romans
– Héritage, Editions Joëlle Losfeld, 2012
– Ce frère-là, Editions Joëlle Losfeld, 2010
– La Réconciliation, Editions Joëlle Losfeld, 2008
– Entre mes mains, Editions Joëlle Losfeld, 2007.
– Le secret du peintre Ostende, Editions Gallimard, Collection Haute Enfance, 2001.

Bourse et résidence
résidence à la Villa Yourcenar, mai 2012
bourse du Conseil Général du Nord, 2012

Extraits

Entre mes mains :
Sylvain serrait ma main dans la sienne avec un peu trop de force et lorsqu’il parla le premier je fus à peine surprise, ou alors j’éprouvai (avec délices) une surprise toute vibrante de gratitude. Et si nous essayions bientôt de, dit Sylvain. J’aimerais tellement avoir. Et nous nous laissâmes tous deux aller à rêver à voix haute, prénoms, petits pieds, petit lit, avenir, tandis que les oiseaux nocturnes froissaient l’air juste au-dessus de nos têtes. Nous reprîmes ensuite lentement le chemin de notre maison, le bus qui nous ramena était vide et émettait des bruits de métal un peu trop insistants, comme si des pièces maîtresses s’apprêtaient à se détacher et à tomber, abandonnées sur la chaussée mal asphaltée, je m’aperçus alors, mais sans grand étonnement, que je trouvais un charme nouveau à toutes choses, la faible intensité de l’éclairage public, les Lada qui avançaient par à-coups comme de petits corps fragilisés par la toux, jusqu’aux sons imprévisibles des tuyaux de chauffage qui longeaient notre lit et nous faisaient régulièrement sursauter et nous nous rendormions alors aussitôt en ayant pris soin de rajuster notre étreinte.

Le secret du peintre Ostende :
Vous prendrez bien un chocolat chaud, sa bouche semblait bouger avec difficulté, à cause du froid, pensai-je pour me rassurer. Avec plaisir. La table de la cuisine était énorme, on aurait dit un animal trop fort pour tout, injustement condamné à l’immobilité. Beaucoup de couteaux avaient entamé sa surface noire et dure, et je regardais malgré moi les entailles, mes doigts les effleuraient sans cesse. Vous n’avez pas froid, demanda Ostende, et cela me fit frissonner, mais un instant seulement. Des assiettes ébréchées étaient accrochées par dizaines au mur d’en face, elles se touchaient presque et j’évitais de les regarder, il est trop grand pour cette pièce aussi, pensai-je en le voyant bouger. Les bols fumaient sur la table, ils étaient de la même couleur, bleus peut-être, la peau du lait se contractait autour des cuillères. Ça ne vous dégoûte pas au moins, il se pencha sur la table jusqu’à ce que nos yeux soient à la même hauteur. La peau. Non, répondis-je en soulevant légèrement la cuillère. Son manche était enveloppé dans la substance gluante d’où pendaient des fils à peine teintés de chocolat, et à partir de ce moment je ne dis plus rien.

Lieu de vie

Île-de-France, 92 - Hauts-de-Seine

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Rencontres en milieu scolaire