Les écrivains / adhérents
Catherine M'Boudi
Auteur illustrateur / RécitsNé en 1968 dans le Poitou, Catherine M'Boudi grandit en aimant autant écrire que dessiner. Elle consacre ses études d'histoire aux premiers guides de voyages. Elle devient journaliste puis rédactrice de mots croisés. Par ailleurs, elle écrit, dessine et photographie. En 2011, elle réalise avec Alain Korkos, là illustrateur, Les Carnets de l'Afrique à Paris, un guide des quartiers afro-parisiens, qu'elle dessine pour moitié et écrit. Le sujet n'ayant jamais été abordé, elle prend le parti de familiariser le lectorat par le recours à des micro-fictions. Alain Mabanckou, enthousiasmé par le projet, préface Les Carnets, par ailleurs en compétition cette année-là, à Clermont-Ferrand.
On dit de Catherine M'Boudi qu'elle a un vrai regard... ce qui l'enchante, vu qu'elle est un peu miraude.
Bibliographie
Récits
– Via Poitiers, ouvrage collectif consacré à Poitiers, vu par les voyageurs, sous la direction d'Alain Quella-Villéger, éditions Atlantiques, 1996.
– Les Carnets de l'Afrique à Paris, en collaboration avec Alain Korkos, illustrateur ici, Parigramme, 2011. Genre : Guide de voyages immobiles
Extraits
Extraits des Carnets de l'Afrique à Paris :
Marabouts et Cie
Tu marches sur le trottoir de la rue des Poissonniers, préoccupé. Tu es sorti de la mosquée sans regarder la couleur du ciel. Tout est gris. Ta gandoura, ample, que le vent fait claquer., tes babouches, le sol, les murs que tu suis, imperturbable. Tu rejoins ton cabinet en mâchant une noix de cola. Tu craches dans le caniveau la bouillie amère,t'essuies la bouche d'un revers de la main. Marabout, tu médites en couvrant de karité le crâne de Sidibé, qui veut le retour de l'être aimé. Tu jettes une pluie de sable bleu sur les mains de Malika, qui ne parvient pas à enfanter, tu poses les mains sur les tempes de Malik, ensorcelé par une infirmière du SAMU social. A la fin de la journée, tu connais tout de la vie du quartier. Pour l'heure, tu files à la Ferme parisienne chercher trois poulets vivants. Ils ne passeront pas l'aube.
La cola
"Les femmes, elles sont toujours à faire des régimes, à se reprocher un défaut, à se compliquer la vie. Jamais sûres d'elles. C'est là notre seule force, ou presque... Quand j'ai un petit coup de mou, quand j'ai le cafard ou si l'une d'elles m'intimide avec ses airs de princesse, je prends le démarreur. Ah ! Tu en fais des yeux ronds ! Tu débarques ou quoi ? Demande la petite cola à Château-Rouge, pas celle offerte chez les Sénégalais. Choisis la graine indiquée, celle qui est amère : en croquant un démarreur, tu es sûr de ne pas tomber en panne ! Et t'auras plein d'auto-stoppeuses !"
Les ambianceurs
"Quand j'ai débarqué à Paris, il faisait aussi beau qu'à Abidjan, il faisait aussi chaud qu'à Abidjan, les femmes étaient aussi belles qu'à Abidjan. Je me suis aussitôt senti à l'aise. J'ai décidé de sortir le soir rue Princesse, comme à Abidjan. Et c'est là que j'ai compris que j'étais... à Paris."
Ma bibliothèque
Blaise Cendrars, Albert Cohen, Francis Ponge, Colette et Sido, Dany Laferrière, Fernando Pessoa, Mongo Beti, Lawrence Durrell , Anais Nin
Henry Miller, Julio Cortázar, Alain Mabanckou, Marguerite Duras
Annie Ernaux, Les textes de Gainsbourg, Pascal Rabaté, Daniel Pennac... et Junichiro Tanizaki !!!
Lieu de vie
Île-de-France, 92 - Hauts-de-Seine
Types d'interventions
- Résidences
- Rencontres en milieu scolaire