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Claude Lorin

Essais / Théâtre / Contes / Récits
photo Claude Lorin

Claude Lorin est professeur des universités, philosophe et psychologue clinicien de formation. Il est l’auteur d’essais, de récits et de contes. Trois de ses pièces de théâtre furent jouées à Paris et à Reims notamment pour ses étudiants et ses patients hospitalisés. Cette option « thérapeutique » lui valut en 2021 la reconnaissance par le Ministère de la culture de chevalier des Arts et des Lettres.

Bibliographie

1. Principaux essais :
- L’Inachevé : peinture, sculpture, littérature, Paris, éditions Grasset, 1984, 286 pages
- Pour saint Augustin : Paris, éditions Grasset, 1988, 263 pages
- Épicure : le plaisir de penser : Paris, 1999, éditions La Bruyère, 79 pages
- Le temps des clémentines : journal d’un psy rebelle : Paris, éditions L’Harmattan, 2009, 269 pages
- Clancier : les mystères d’un poète centenaire, Paris, éditions L’Harmattan, 2013 , 196 pages
- Arts et Lettres à l’hôpital Sainte-Anne, Paris : éditions L’Harmattan, Paris, 2020 , 259 pages
- L’Ankh et la colombe : éditions L’Harmattan, Paris,2022, 221 pages
- Sartre et les psychanalyses : Paris, L’Harmattan, 2023, 193 pages
- Agôn ! Violences et guerres sont-elles notre destin ?, Paris, L’Harmattan, 2024, 297 pages

2. Théâtre :
- Trois divines comédies : Le Fou d’Araucanie,
- Gal Potha, Europe : L’Harmattan, 2019, 195 pages


3. Récits :

- Paroles de père : Paris, éditions Lierre et Coudrier, 1991, 211 pages
- La Fête des pères : Paris, éditions Vinci, 1996, 304 pages


4. Contes
- Histoires du feu : Paris, éditions Grasset, 1992, Texte illustré, 13 pages
- Contes et rêveries d’un psychanalyste : Paris, Société des Écrivains, 2004, texte illustré, 182 pages

Extraits

Extrait de Le Fou d’Araucanie (1990)

« Sous un ciel bouillonnant d’étoiles, une fois de plus il mit le feu à sa vie.
Pour la énième fois, en effet, Miguel repartit à l’affût, contraint de fuir, de se faufiler encore entre pins et palmiers, scrutant tous azimuts, visage décoloré, regard halluciné, le dos baigné de sueur, hurlant dans la nuit : -Léa, ils sont partout, méfie-toi ! Planque-toi ! Oscar et Gustavo ont parlé !
Secoué de frissons, guettant tout ce qui bouge, il fonça en zig-zag sous un dais de soie noire plein d’yeux moqueurs. Des silhouettes surgirent, se rapprochèrent, s’estompèrent dans un bruit de feuilles froissées. Accroupi, sentant derrière lui l’odeur forte des chiens, il reprit son souffle et écouta. A sa gauche, riant dans l’ombre, d’autres silhouettes aux guêtre claires. Tournant sa face blême en tous sens, il hurla : Ils veulent nous étriper…Coup de chance si on s’en tire !
La forêt, pleine d’hommes en treillis, défila à toute allure. L’oreille collée au vent, Miguel murmura une prière, zieuta derrière lui, s’essuya le front, puis repartit, tête renversée, avec l’obstination du désespoir. »


Extrait de Pour saint Augustin (1988)

« Un soir d’hiver par les fenêtres sans vitre, à la lueur d’un brasero, une vieille servante ferma les volets de bois, toute troublée par l’agitation inhabituelle qui régnait dans la maison de Thagaste. Un groupe de femmes portant des jarres d’eau fumantes et des bassines de linges pliés s’affairaient dans des va-et-vient incessants. Quelques voisins intrigués frappèrent selon l’usage, du bout du pied, à la porte afin que la « nounou », une grande noiraude du Soudan, vînt leur ouvrir. Elle traversa très vite des pièces en enfilade, son ombre mouvante projetée sur les dalles se mêlant étrangement aux curieux personnages peints sur les murs, la lune dehors tachant le jardin d’ocre et de gris. Soudain un cri : la noiraude sourit, se signa et courut jusqu’à la chambre de Monica sa maîtresse. La jeune mère serra contre elle le corps de son bébé. Puis, les yeux tournés vers le ciel, au-delà des montagnes qui bordaient l’horizon, remercia Dieu et s’absorba dans une fervente prière. »

Lieu de vie

Île-de-France, 94 - Val-de-Marne