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NON à l'asphyxie de la Mél, OUI à la poursuite de ses missions !
Une fois encore, sans concertation et dans une totale opacité, nous apprenons une réduction drastique du budget de la Mél : de 350 000 €, il est ramené à 200 000 €. Cette décision, imposée sans dialogue ni considération, met en péril une structure essentielle de médiation en éducation artistique et culturelle, ainsi que la diffusion de la littérature en présence des écrivains, dont elle constitue une source de revenus complémentaires.
Le 13 février, une délégation de la Mél s'est rendue au ministère de la Culture sans rendez-vous pour exiger une réponse urgente quant à son avenir. Une audience avait été promise, avant que la Mél ne soit renvoyée vers la DRAC, un interlocuteur qui n'a jamais répondu à ses nombreuses sollicitations. Il aura fallu cette action pour que le lendemain, 14 février, l’association apprenne par courrier cette nouvelle coupe budgétaire unilatérale.
Où est le dialogue ? Où est la considération pour le travail de la médiation en EAC conduit par la Mél depuis des années ?
Nous refusons cette logique de maltraitance administrative qui, année après année, asphyxie la Mél, pénalise les auteurs et entrave l'accès des élèves à la littérature.
Un désengagement progressif et destructeur
Depuis des années, la Mél contribue à l’effort national et a réduit son fonctionnement face aux baisses successives de budget :
- Jusqu’en 2015, elle bénéficiait de 700 000 € de subventions.
- À partir de 2016, ces aides ont été progressivement réduites par tranches de 50 000 €, avec un transfert de financement du CNL vers la DRAC en juillet 2019.
- En 2023, la subvention s’élevait à 400 000 € (DRAC) et 100 000 € (Centrale).
- En 2024, la subvention s’élevait à 350 000 €.
- En 2025, elle chute brutalement à 200 000 €.
D’abord réduites par paliers de 50 000 €, ces coupes budgétaires sont rapidement devenues plus drastiques, dépassant les 100 000 €. Imposées sans concertation ni préavis, souvent en cours d’année pour l’exercice en cours, elles rendent toute planification impossible. Comment organiser une équipe, préparer des projets et garantir un accompagnement de qualité aux auteurs, enseignants et élèves dans de telles conditions ?
Nous sommes pleinement conscients de l’importance de ces montants et des efforts à mener, mais la culture de la lecture ne mérite-t-elle pas un investissement à la hauteur et un réel souci des actions conduites ?
Un impact financier et humain dévastateur
- Des versements tardifs bloquent la trésorerie et empêchent toute projection sereine.
- Une instabilité chronique met en péril l'existence même de notre structure.
- Des suppressions de postes : déjà deux licenciements et deux départs en retraite non remplacés sur des postes stratégiques.
- Une incertitude permanente qui pèse sur les salariés, les auteurs, les enseignants et tous les partenaires privés et publics.
Des projets sacrifiés, une mission en danger
Moins de moyens, c'est moins de projets, et donc moins de revenus pour les auteurs, moins de diffusion de leurs œuvres, et moins d'accès à la littérature pour la jeunesse.
La Mél et son équipe refusent d'organiser des rencontres d'écrivains en milieu scolaire dans le cadre exclusif de mise en relation via des plateformes. Elle défend une médiation structurée, garantissant des conditions de qualité et allégeant les contraintes administratives pour les écrivains et les enseignants. Se limiter à ces plateformes, sans accompagnement adapté, peut sembler un gain de temps et d'argent au détriment de la qualité et de l'organisation des rencontres. La Mél refuse de transiger sur ces conditions au détriment des auteurs et de la jeunesse.
Il est essentiel de prendre en compte les constats de la Cour des comptes et de l’IGAC et les conséquences de l’utilisation du pass Culture et le gel de son budget pour la part collective en 2025.
Si nous tenons, c'est grâce à la ténacité du CA et de l'équipe et à leur engagement sans faille.
C’est également grâce à l’engagement des auteurs qui, malgré les incertitudes liées aux délais de paiement, continuent de nous soutenir sans relâche, appréciant la qualité de notre accompagnement.
Cette instabilité constitue une double condamnation : elle fragilise les partenariats, les rendant incapables de s'engager durablement, et elle menace aussi la continuité des actions.
Une situation intenable
Avec un budget réduit à 200 000 €, notre modèle devient non viable. Aucune stratégie de relance n'est possible, et toute capacité à maintenir nos missions disparaît. Sans réaction immédiate, nous sommes condamnés à l'arrêt net et irréversible de nos activités.
Nous refusons la culpabilisation d'une structure et d'une équipe qui, malgré ces obstacles, continue de s'engager pour des projets et une EAC ambitieuse et essentielle. Nous ne pouvons plus accepter ces coupes budgétaires imposées dans l'urgence, sans dialogue ni vision.
STOP à la précarisation des actions culturelles !
L'EAC est un enjeu de société. Nous portons une vision forte : donner aux élèves les mots pour comprendre le monde et exprimer leurs idées, plutôt que de les laisser dépourvus de moyens autres que la violence. Alors que notre société se fracture, nous refusons de priver la jeunesse des outils fondamentaux pour y faire face.
Nous demandons un rendez-vous immédiat avec le ministère pour garantir la continuité de nos programmes : Par Nature, Prix Jeunesse du Muséum Littéraire, festival Littérature et enjeux contemporains, Les Leçons de Littérature et bien d'autres.