Les écrivains / adhérents
Denis Emorine
Poésie / Roman / Nouvelle / Essais / Théâtre / Scénario / RécitsDenis Emorine est né en 1956 près de Paris.
Il a fait des études de Lettres modernes à la Sorbonne (Paris IV).
Il a avec l’anglais une relation affective parce que sa mère enseignait cette langue. Il est d’une lointaine ascendance russe du côté paternel. Ses thèmes de prédilection sont la recherche de l’identité, le thème du double et la fuite du temps. Il est fasciné par l’Europe de l’Est. Poète, essayiste, nouvelliste et dramaturge, Emorine est traduit en une douzaine de langues. Son théâtre a été joué en France, en Grèce, au Canada ( Québec) et en Russie. Plusieurs de ses livres sont traduits et édités en Grèce, en Roumanie, en Inde et aux États-Unis. Il collabore régulièrement à la revue de littérature Les Cahiers du Sens. Il dirige trois collections de poésie aux éditions du Cygne.
En 2004, Emorine a reçu le premier prix de poésie (français) au Concours International Féile Filiochta. L’Académie du Var lui a décerné le « prix de poésie 2009 »
Interventions et ateliers d’écriture en milieux scolaire et universitaire :
– Danemark : lycée Gammel-Hellerup ( Copenhague), professeur : Génia Jensen. Préparation à l’épreuve de français pour le baccalauréat danois, de 2002 à 2006.
– États-Unis : Barnard College-Colombia University ( New-York), professeur : Phillip John Usher, 2008.
– France : collège Claude Le Lorrain(Nancy), professeur : Annabelle Safroy, 2010-2011.
– Allemagne : Lycée Maria-Sybilla-Merian-Gymnasium (Krefeld), professeur : Armin Volkmar Wernsing , 2011
– France : Alliance française de Paris, professeur : Isabelle Macor-Filarska, 2012.
– Hongrie : conférences au département d’études françaises de l’université ELTE de Budapest, 2014
Bibliographie
Poésie
– Éphémérides, éditions Saint-Germain-Des-Prés, 1982
– Étranglement d'ajour, éditions Solidaritude, 1984
– Sillage du miroir, La Bartavelle éditeur, 1994
– Par intermittence, La Bartavelle éditeur, 1997
– Ellipses, Amis de Hors-Jeu éditions, 1999
– Rivages contigus (avec Isabelle Poncet-Rimaud), Editinter, 2002
– Lettres à Saïda, éditions du Cygne, 2008
– Dans le temps divisé, Le Nouvel Athanor, 2008
– Ces mots qui font saigner le temps, éditions du Cygne, 2009
– Vaciller la vie, éditions du Cygne, 2010
– Les yeux de l’horizon, éditions du Cygne, 2012
– De toute éternité, Le Nouvel Athanor, 2012
– Bouria, des mots dans la tourmente, éditions du Cygne,2014
– Fertilité de l'abîme, éditions unicité, 2017
– Prélude à un nouvel exil, éditions unicité, 2018
– La nuit ne finira jamais... Poèmes transpercés par le vent d'est, Unicité, 2019
– Vers l'Est / Verso l'Est (français/italien), Giuliano Ladolfi Editore, Italie, 2021 (Traduction par Giuliano Ladolfi)
– Mots déserts, Suite russe, Unicité, 2021
– Romance pour Olga, éditions Il Est Midi, 2021
– Foudroyer le soleil / Fulminare il sole (français/italien), Giuliano Ladolfi editore, Italie, 2022 (Traduction par Giuliano Ladolfi)
– Comme le vent dans les arbres poèmes à Natacha Rostova / Come il vento tra gli alberi, Giuliano Ladolfi Editore, 2023
Récits et textes
– Qu'est-ce que la littérature érotique ? Soixante écrivains répondent, ouvrage collectif (éditions Zulma / La Maison des Ecrivains), 1993
– Ciseler l'absence, aphorismes et autres humeurs, La Bartavelle éditeur, 1996
– Au chevet des mots, textes, éditions du Gril, 1998, Belgique ; Editions Poiêtês, 2006, Luxembourg
– L’écriture ou la justification d’être, choix de textes: entretien, nouvelles, théâtre et journal Soleil natal, collection " Fresque d’écrivain", 2000
– Dans les impasses du monde, textes, éditions du Gril 2002, Belgique. Traduit et publié en anglais chez Ravenna Press, Edmonds, USA, 2004
– À la croisée des signes, aphorismes et autres humeurs, Soleil Natal, 2006
Romans
– La mort en berne, 5 sens édition, 2017
– Identités Brisées, 5 Sens éditions, Genève, 2023
Nouvelles
– Failles, éditions Lacombe 1989
– Identités, L'Ancrier éditeur, 1994. Traduit et publié en roumain aux éditions Nemira, Bucarest, 1995
– L’Âge de raison, Approches éditions, 2009
– De ma fenêtre, Chloé des Lys, 2011
– Triptyque vénitien, Ars Longa, 2014
Théâtre
– La Méprise suivi de La Visite, Editinter 1998 ; réédition Clapàs, 2006.
– Passions, éditions Clapàs 2002
– Passions/La Visite (traduction en bengali aux éditions Pphoo, Calcutta, 2003)
– Sur le quai / On the Platform, édition bilingue français/anglais, Cervena Barva Press, USA 2008
– L’Heure de la fermeture suivi de Louis II et de Passions, Simple Edition, 2009 (www. SimpleEdition.com)
– Sur le quai / Après la bataille, édition bilingue français/roumain, Ars Longa, 2013
Participation aux anthologies
– Mille poètes - Mille poèmes brefs, L’Arbre à paroles 1997, Belgique
– Livre d’or pour la paix, anthologie de la littérature pacifique, éditions Joseph Ouaknine, 2008
– L’année poétique 2009, Seghers
– Visages de poésie, tome 3, Rafael de Surtis éditeur, 2010
– Poètes pour Haïti, L’Harmattan, 2011
– L’Athanor des poètes, anthologie 1991-2011, Le Nouvel Athanor, 2011
– Ouvrir le XXIème siècle, 80 poètes québécois et français, Moebius/Cahiers du Sens, 2013
– À la dérive, poèmes et témoignages sur l'exil et les naufragés du monde, CreateSpace Independent Publishing Platform, 2015
– World Poetry Year Book 2014, The Earth Culture Press CHINA,2015
Ouvrage collectif
"Albert Camus, Henriette Grindat, René Char. Avec le soleil pour témoin" in La poésie au cœur des arts, actes du colloque de l’Académie du Var, Toulon, 26 novembre 2010. (Plaquette réservée aux membres de l’Académie du Var)
Extraits
Le dernier soir, Nóra et Dominique se promenèrent longuement dans Pécs après avoir dîné en tête à tête dans un petit restaurant spécialisé dans la cuisine traditionnelle hongroise, niché près de la cathédrale. Ils mangèrent un délicieux pörkölt en parlant à bâtons rompus de l’avenir de l’Europe et de celui de Nóra. L’étudiante trouvait qu’il avait beaucoup de chance de vivre en France ; il en convint. Elle lui demanda si ses deux filles étaient heureuses à l’étranger. Dominique se rendit compte que la question le déconcertait parce qu’il était incapable d’y répondre. La tristesse l’envahit un instant. Il se retint de prendre la main de la jeune fille pour la porter à ses lèvres. Le temps particulièrement doux était propice à la balade. Valarcher regarda la statue de Franz Liszt accrochée à son balcon, place Széchenyi. Après avoir salué le musicien en lui faisant exagérément la révérence − ce qui amusa beaucoup l’étudiante −, il proposa à Nóra de l’appeler Dominique, « tout simplement ». Nóra posa la tête sur l’épaule de l’écrivain. Il aurait souhaité que ce moment d’abandon dure une éternité. Aucun des deux ne bougeait… Enfin la jeune fille releva doucement la tête et lui sourit. Sa beauté le subjugua. Il ne la quittait plus des yeux. Nóra rougit un peu et détourna les siens. Tout à coup, Dominique pensa qu’il aurait aimé mourir sur cette place, loin de chez lui. Au dernier moment, il se retint d’en faire la confidence à l’étudiante. Non, quelle idée !Il ne fallait surtout pas. Cette pensée morbide aurait vraisemblablement heurté la sensibilité de la jeune fille et tout gâché. Lorsque Dominique était enfant, son père lui avait confié un jour qu’il faudrait partir immédiatement après un grand bonheur parce qu’on n’était jamais sûr de revivre un moment semblable. Dominique n’avait pas osé lui demander si partir signifiait mourir pour lui, mais la tristesse qu’il avait lue dans les yeux de son père et qui se dissipa aussitôt ne laissait aucun doute à ce sujet.
L’écrivain se remémora une autre phase sibylline :
« Je suis en sursis depuis l’occupation allemande. » Bien des années après, il avait compris la circonlocution paternelle. La révélation fut douloureuse. L’obsession de la mort de Dominique avait des causes profondes et pas seulement celles-ci… Selon un critique littéraire russe francophone, Igor Zourine, l’atavisme slave imprégnait son œuvre.
« Ton côté russe me fait peur », lui avait un jour révélé Laetitia avec émotion, après avoir lu une de ses nouvelles, particulièrement sombre.
« D’où vient cette obsession de la mort qui te nourrit et te détruit à la fois ? Ton père ne me semblait pas si désespéré… » Romantisme et déchirure, avait écrit l’étudiante… Le portrait était fidèle : elle avait trouvé les mots justes. Lorsqu’elle demanda à Dominique de lui réciter un de ses poèmes, il s’excusa en prétextant qu’il n’en connaissait aucun par coeur. L’étudiante semblait déçue, mais elle garda le silence. Peut-être ne le croyait-elle pas. Il en fut peiné : c’était pourtant la vérité, mais à quoi bon se justifier ? Main dans la main, ils marchèrent encore quelque temps en silence dans la ville endormie… Ils décidèrent de se revoir rapidement, peut-être en France. Nóra lui avait demandé s’il accepterait de lui confier un travail en cours, des manuscrits inédits peut-être… Dominique accepta avec joie. Ce soir-là, une jeune fille en fleur faisait de lui un élu, juché sur le parvis des étoiles. Les chants amébées des nouveaux amis s’élevaient dans la nuit hongroise en vibrant exclusivement à leur intention. Non, il ne mourrait pas cette fois-ci. Pas encore. Lui aussi était en sursis mais la dernière pièce du puzzle attendrait. Dominique ne s’avouait pas vaincu.
Ce soir-là, la mort ne viendrait pas de l’Est. Du moins, pas encore.
(Extrait de La mort en berne, roman, 5 Sens éditions)
1 Pörkölt : ragoût de viande au paprika accompagné de pâtes ou d’une purée de pommes de terre.
Lieu de vie
Grand Est, 68 - Haut Rhin
Types d'interventions
- Ateliers d'écriture en milieu scolaire
- Rencontres et lectures publiques
- Ateliers d'écriture en milieu universitaire
- Rencontres en milieu universitaire
- Ateliers / rencontres autres publics
- Résidences
- Rencontres en milieu scolaire
Agenda
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