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Bibliographie

Roman
- De si charmants bambins, éditions Et le bruit de ses talons, 2023

Nouvelles
- Vous allez les déranger, Zonaires éditions, 2023
- Ratabougo, éditions L’Ourse brune, 2020, sous le nom de Gilles Bertin, finaliste du prix du livre de Belfort 2021

Recueils collectifs
- Que veux-tu ? / Collectif « Démission » - Éditions La Mérule, 2023
- Il ne veut rien demander / Collectif « Le syndrome » - Éditions Les Deux Crânes, 2022
- Naissance / Collectif « Douze & une nuits » - Éditions Atelier du Gué, 2017
- Le Manteau / Collectif « C’était l’été 98 » - Télérama, 1998
- Elle m’a pris – Éditions L’Abattoir/La Mandragore – 1998

Diffusions radiophoniques
- Les Cerises, enregistré et diffusé par France Bleu, 2005
- Elle m’a pris, enregistré et diffusé par Le Mouv’, 1998

Extraits

Le grand frisson, le soleil sur la jetée, les baisers mouillés dans la nuque, les mon amour à l’encre bleue sous l’oreiller, le cœur cycliste, Constantin Davout n’a jamais connu. De ces poisons violents, il s’est toujours protégé, fuyant aux premiers signes d’attirance. Elles ont été plusieurs à l’approcher au fil des années. La première était Carla, longue chevelure bouclée très brune, elle avait le profil des Crétoises antiques des fresques de Cnossos. Il a fugué et est réapparu seulement quelques semaines plus tard. Il y a eu Nadège, une étudiante en droit qui a longtemps insisté, elle est devenue notaire. Puis une certaine Angélique, beauté blonde descendant en ligne directe des Vikings, miss Normandie, miss France. Il y en a eu trois ou quatre autres, dont une chef d’entreprise comme lui, sérieusement amoureuses, et il a procédé à chaque fois de la même façon, par la fuite, sous différentes variantes, rupture franche, affichage en compagnie d’une autre femme, disparition organisée. Il en a conscience, mais ne semble pas en souffrir, comme s’il n’avait pas de cœur, aucun piton sentimental en lui où accrocher la corde d’un lien. Il connaît la cause probable de cette inaptitude à aimer, mais n’en a cure. Aujourd’hui, dans sa trente-huitième année, Constantin Davout en est là.
De si charmants bambins, éd. Et le bruit de ses talons, 2023

L’image de Philippe Mercier lui revient. Le vétérinaire descend de sa voiture, dans sa sempiternelle veste en daim, traverse la cour de la ferme, monte les escaliers vers lui qui l’attend en haut du perron. Stéphane sait ce que Mercier va lui annoncer et Mercier que Stéphane le sait. Ils en sont malades, littéralement malades, dans leurs âmes et dans leurs corps. Ils accomplissent alors chacun l’un des actes les plus éprouvants de leurs existences. Mercier devine que Stéphane ne nourrit aucune illusion. Chacun doit accomplir sa part, le vétérinaire parler et le paysan l’écouter. Ce n’est pas de la poignée de mains qu’ils se donnent dont se souvient Stéphane maintenant, mais du vide dans son ventre, le même qui est de retour aujourd’hui.
La voix de Colette Mercier se mêle à la chanson de Nicolas Peyrac et aux cymbales de la pluie sur le toit du bus. Une douleur fulgurante traverse sa mâchoire, zèbre sa joue jusqu’à son front. Vieille conne ! Il se radoucit : elle est demeurée quelque part du côté de cette saleté ! Son fils le vétérinaire aussi. Tout le monde y a laissé une part de soi. Mais lui seul a vraiment trinqué.
« La part manquante », dans Vous allez les déranger, Zonaires éditions, 2022

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris