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Les écrivains / adhérents

Myriam Linguanotto

photo Myriam Linguanotto

Pourquoi l’écriture ? Je me suis toujours interrogée à propos de mes origines italiennes, me fabriquant très tôt une patrie imaginaire à partir des traces d’un ailleurs. Plus tard, lorsque j’ai commencé à écrire, c’est mon rapport à l’autre pays qui s’est imposé, d’abord pour recomposer un récit puis pour inventer mon Italie à travers des personnages rencontrés lors de mes voyages dans la péninsule. Du Nord au Sud, j’arpente ce pays en consignant des fragments sensoriels de mes itinéraires. Ces notes constituent mes carnets de croquis ou albums photos, mémoires de paysages et de scènes se jouant sous mes yeux.
J’ai publié plusieurs nouvelles dans des revues. Me souvenir de est mon premier recueil. Les huit nouvelles sont reliées entre elles par un récit autobiographique, l’ensemble composant une Suite.

Bibliographie

Recueil de nouvelles
Me souvenir de, éditions Rue Saint Ambroise, 2024

Revues
"La marionnette", X, Y, Z n°115, 2013
"Tous les jours les mêmes pas", Nerval.fr, 2013
"Une mort moderne", Rue Saint Ambroise n°37, 2016
"Si longue, si courte est la route", Paris ville monde, numéro spécial de la Rue Saint Ambroise, 2018
"È pericoloso sporgersi", Brèves n°115, 2019
"Les chemins qui mènent à Rome", Rue Saint Ambroise n°47, 2021
"Comment est né l’oiseau", Pourtant n°4, 2022

Extraits

1er extrait
Il me semble qu’enfant, j’ai entendu l’italien dans un demi-sommeil, telle la bande son d’un film résonnant dans une cour intérieure et dont je ne voyais pas l’image. De temps en temps, nous accueillions de la famille de Vénétie et les adultes se mettaient à parler entre eux. Parfois un mot italien s’immisçait dans la conversation, leurs phrases suivaient une intonation et un rythme différents du français. Écouter leur accent vénitien, suave et sensuel... À leur mort, j’ai pris conscience d’une perte irrémédiable et j’ai regretté de ne pas les avoir enregistrés. Plus tard, langue et voix se confondaient parfois et je savourais celles de Sophia Loren et de Marcello Mastroianni, à la puissance si évocatrice.

2e extrait
Nine observe avec son zoom la plateforme en ciment posée sur l’eau. Elle propose de faire le tour du ponton, elle a chaud, aimerait se rafraîchir. Elles se lèvent après quelques secondes, courent sur le sable pour éviter la brûlure. Lietta compte jusqu’à trois. Elles s’élancent, évitent quelques vacanciers agglutinés autour d’elles puis chacune se concentre sur l’effort. Elles parviennent à la plateforme qu’elles contournent. Derrière le bloc, elles sont seules, la mer à perte de vue, tout à coup surprises et peut-être effrayées, loin du vacarme de la plage. L’eau paraît plus profonde à cet endroit, plus dense. Elles flottent en planche, se laissent dériver plusieurs minutes puis s’agitent à nouveau en tournant le dos au large, là-bas d’où tout peut arriver et surprendre. Elles nagent plus vite, leurs muscles sont tendus. Pressées de retrouver la terre ferme, elles s’entraînent dans leur sillage, regroupées. Elles essorent leurs cheveux, restent un moment regards noyés d’eau et de soleil. Elles regagnent leurs serviettes, essoufflées. Les cheveux mouillés dégoulinent encore, elles se félicitent. Petra soupire longuement : l’eau est presque trop bonne, c’est de la mélasse. Je ne pourrais pas y nager des heures.

Lieu de vie

Auvergne-Rhône-Alpes, 69 - Rhône

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences