Les écrivains / adhérents
Salim Bachi
Roman / NouvelleJe suis né à Alger en 1971, et j’ai vécu à Annaba, ville de l’Est algérien jusqu’en 1996. J’ai quitté l’Algérie en 1997 afin de poursuivre mes études à Paris. Je suis titulaire d’une Maîtrise et d’un DEA de lettres modernes sur l’œuvre romanesque d’André Malraux.
J’ai été également pensionnaire de l’Académie de France à Rome, Villa Médicis, du mois d’avril 2005 au mois de mars 2006.
J’ai commencé à écrire dans ma chambre, sur une vieille Olivetti. Je n’avais pas encore quitté l’Algérie. Je composais de la poésie. J’étais jeune, naïf, et je pensais qu’il fallait vivre intensément pour écrire. Résultat : je ne vivais pas. Je me contentais de rêver une vie illustre. Et, quand l’envie m’en prenait, je notais des vers que je pensais immortels.
Plus tard, je débarquais à Paris, j’étais jeune, naïf, mais je ne pensais plus qu’il fallait vivre intensément pour écrire. J’avais vécu. Je ne composais plus de poésie. Mais j’écrivais toujours dans ma chambre, boulevard du Montparnasse, à quelques mètres de la rue où se promenait Rainer Maria Rilke, la rue Notre-Dame-des-Champs. Et aussi à deux encablures de la rue Campagne-Première où Aragon rejoignait Elsa Triolet dans ce petit hôtel dont j’ai oublié le nom.
J’y passai un an à écrire des nouvelles, à lire, à m’ennuyer. A me promener rue Notre-Dame-des-Champs. Je rentrai en Algérie.
Je me retrouvai dans ma chambre, devant la vieille Olivetti. J’eus pour la première fois l’impression de tourner en rond. Comme un mouche dans une pièce close, se cognant contre les vitres quand elle aperçoit le ciel bleu, là-bas, si loin, si proche.
Je revins à Paris. Cité Universitaire, rue Darreau. Neuf mètres carrés. Une cellule. En un mois, j’y écrivis la première version de mon premier roman, Le Chien d’Ulysse. Le mois fini, je déménageai pour la Cité Universitaire Internationale de Paris (CIUP), boulevard Jourdan. La chambre faisait à présent quinze mètre carrés. J’y rédigeai les cinq ou six versions successives du Chien d’Ulysse pendant deux années.
Je quittai la Cité U, comme nous la nommions et m’installai rue des Rigoles, dans le vingtième arrondissement. Un petit studio où j’apportai les dernière touches à mon manuscrit. Je l’envoyai à plusieurs éditeurs et il plut à l’un d’entre eux.
Je déménageai dans le dixième arrondissement, rue du Terrage, près du canal Saint-Martin. Toujours dans ma chambre, quelle manie ! je composai La Kahéna, Autoportrait avec Grenade et Tuez-les tous. J’avais épuisé le lieu et les êtres qui m’habitaient.
Je voyageai. Comme Frédéric Moreau, le héros de L’Éducation sentimentale de Flaubert. Je m’en allais à Rome, villa Médicis, viale Trinità dei Monti, sur le Pincio. Une chambre immense, avec mezzanine, cuisine et salle de bains. L’horreur pour un écrivain. J’y écrivais peu ou pas, c’est selon, mais j’y mis au point un recueil de nouvelles, inédit à ce jour.
Aujourd’hui, à Paris, je ne vous dirai pas où, je vous envoie cette lettre que vous lirez peut-être, si vous en avez le temps.
Bibliographie
Romans
– Le Chien d’Ulysse, éditions Gallimard, 2001
bourse Goncourt, le Prix de la Vocation et la bourse de la découverte Prince Pierre de Monaco.
– La Kahéna, éditions Gallimard, 2003, Prix Tropiques.
– Tuez-les tous, éditions Gallimard, 2006
– Le Silence de Mahomet, Gallimard Folio, 2010
– Le Dernier Été d'un jeune homme, Flammarion, 2013
– Le Consul, roman, Gallimard, 2014
– Dieu, Allah, moi et les autres, Gallimard, 2017
Récit
– Autoportrait avec Grenade, éditions du Rocher, 2005
Nouvelles
– Les douze contes de minuit, éditions Gallimard, 2007
– Le vent brûle dans Le Monde diplomatique (Prix du Monde Diplomatique, 1995)
– Le Naufrage, Algérie Littérature/Action, 1996
– Fort Lotfi, revue Harfang, 2002
– Le Cousin, revue Europe , octobre 2003
Lieu de vie
Île-de-France, 75 - Paris
Types d'interventions
- Rencontres et lectures publiques
- Ateliers d'écriture en milieu universitaire
- Rencontres en milieu universitaire
- Ateliers / rencontres autres publics
- Résidences
- Rencontres en milieu scolaire