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Les écrivains / adhérents

Charlotte Jousseaume

Poésie / Roman / Nouvelle / Essais / Contes
photo Charlotte Jousseaume

Charlotte Jousseaume est une écoutante qui scrute les profondeurs du cœur humain, de l’univers et de notre monde. Passée par les bancs de la Khâgne, elle se passionne pour la personne quand elle se manifeste dans la création artistique, l’exploration de la psyché ou la recherche spirituelle. Elle lit, beaucoup : la littérature du monde entier, des ouvrages de psychanalyse et de psychologie des profondeurs, les écrits mystiques de toutes les traditions spirituelles, les mythes & légendes des cultures du monde. Grande marcheuse, elle est aussi éprise de nature dans laquelle elle vient se ressourcer. Elle parcourt montagnes, forêts et bords de mer, habitant poétiquement notre Terre, recherchant la présence des arbres et des rochers, vivant à la lumière du soleil, de la lune et des étoiles.Toute son écriture germe de cette exploration de l’art, de la psyché, de la spiritualité et de la nature. Son levain est le silence : un silence où s’élucident, dans une paix intérieure, les mystères du quotidien, où se dénouent les nœuds qui entravent le chemin, où se fraie, par la parole, un sens à la vie. Naissent des livres qui donnent à vivre et à méditer, où elle traduit en images, en musique et en poésie ce qu’elle a compris du féminin et de son alliance avec la vie, la Terre et le masculin. L’écriture à la main l'a conduite au dessin, à la peinture et au tissage. Pour entrer en présence du blanc de la page, elle commence toujours par dessiner librement des formes, créer et poser des couleurs, mêler les fils entre eux. Formée à l’animation d’ateliers d’écriture, à l’art-thérapie, à l’autolouange et à l'écoute active, elle anime enfin des ateliers d’écriture et accompagne en individuel la créativité, l’inspiration et la création personnelles.

http://charlotte-jousseaume.fr
Bibliographie

Le silence est ma joie, Albin Michel, 2010 / Albin Michel, collection Espaces Libres, 2020
Quatuor mystique, Le Cerf, 2017
Et le miroir brûla, portrait conté de Marguerite Porete, Le Cerf, 2018
J’ai marché sur l’écume du ciel, Salvator, collection Chemins d’étoiles, 2022

Extraits

Extrait I
« Ce sont les larmes, la pluie des larmes, et les marches qui ont rendu à ma terre un peu de sa fertilité. Qui ont transformé mon cœur de pierre en cœur de chair. Qui m’ont rendue à la pulsation de la vie. Je me suis enracinée, à travers le sol dur de l’absence et du vide, dans le charnel, dans les larmes, dans le toucher, dans la Terre. Ma convalescence a été longue et patiente. Chaque jour, quelque soit le temps, je suis sorti marcher en bord de mer, à couvert de bois ou en plaine. Des marches solitaires, puis bientôt accompagnées en silence de Catherine. Des marches qui ont détendu un à un mes muscles contractés par une trop grande tension intérieure, qui m’ont rendue en douceur à la fluidité de la vie. Chaque jour, ce fut comme un long et progressif éveil, un retour à la vie. Peu à peu, j’ai retrouvé la souplesse physique et émotionnelle de l’enfant qui roule en boule et se redresse, passe des larmes au rire, tout en étant pleinement entier et présent à lui-même. J’ai appris, à chaque pluie de larmes, à me dépouiller de moi dans l’instant pour m’ouvrir au devenir. J’ai appris à ne plus me retirer du devenir, mais à épouser le devenir de la vie. À ne pas me retirer du devenir, pour ne pas perdre la grâce. J’ai appris à vivre tout simplement, à mourir à moi-même à chaque marée, à vivre. »

Extrait II
« Il y a au cœur de l’écriture la bienveillance du désir et le mystère de la foi. Écrire, c’est laisser surgir. S’abandonner en confiance au cheminement obscur et lumineux du Verbe : obscur à la conscience, lumineux au cœur profond. J’écris, mais ce n’est pas moi qui écris. Bien au contraire, il s’agit de faire un petit pas de côté, de s’oublier soi-même, de se mettre à danser sur la page. Le regard de la conscience se détourne alors de la voix intérieure pour se poser uniquement sur le crayon qui tisse un trait de plume sur la page blanche. Le regard s’émerveille de ce trait à même le papier. Une censure, conscience de mort, laisse enfin une voix s’éveiller à la vie, créer et s’exprimer. La main s’enchante de savoir que le cœur est à l’écoute, sans que la conscience ne veille. Dans l’instant de l’écriture, je suis. Je ne suis plus moi. Je suis crayon et je suis main. Je suis main et je suis chair. Je suis chair et je suis écoute. Écoute. Toute écoute. À l’écoute attentive du murmure de la vie, de ce que la chair dit en silence. Dans ses empreintes, sa plénitude ou ses blessures. La chair parle en silence de ses mémoires et de son savoir. Elle murmure comme un vaste champ de blé mûr où la vie parlerait encore et toujours, où ce qui est obscur et caché voudrait se faire lumière et enseigner nos cœurs. Alors, concentrée en silence sur cette écoute, la main prend note, prête ses mots. Sans chercher à comprendre une vérité qui se dit parfois à l’inverse des lettres, à l’inverse des mondes. Et c’est en faisant silence, en écoutant cette présence charnelle, en s’abandonnant à cette présence, que surgit la Parole, une parole incarnée. L’écriture est alors matérialisation du souffle. Le souffle rythmé et matérialisé. »

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire