Les écrivains / adhérents
Marie Huot
Poésie / RécitsMarie Huot est née en 1965, au bord de la mer. Nourrie de littérature russe mais aussi des livres de Clarice Lispector, Marina Tsvétaïeva ou encore Jules Supervielle, Jean Giono, Anna Maria Ortese...elle envisage l'écriture comme une mémoire. Elle pense que ses livres sont des boîtes pour les voix perdues, des refuges contre l’oubli.
Elle habite à Arles.
A ce jour elle a publié une quinzaine de recueils.
Après de nombreuses publications en revues, elle a édité des livres aux éditions du Temps qu’il fait, dont Absenta (Prix Jean Follain 2002), Chant de l’éolienne (Prix Max Jacob 2007), mais également aux éditions du Bruit des autres, Encre & lumière, Cadran ligné, Al Manar, Circa 1924, Contre allée, Le Petit Flou,.. ainsi que dans des anthologies.
Elle lit volontiers ses poèmes lors de rencontres et festivals ici ou là .
Elle a également travaillé avec des peintres pour des livres d’artistes.
Bibliographie
– Les Gestes, éditions Temps Parallèles, 1984
– Bleu, éditions Telo Martius, 1992
– Absenta, éditions Le temps qu’il fait, 2004 (Prix Jean Follain 2002)
– Chants de l’éolienne, éditions Le temps qu’il fait, 2006 (Prix Max Jacob 2007)
– Portrait de ma grand-mère en demoiselle coiffée, éditions Le bruit des autres, 2009
– Récits librement inspirés de ma vie d’oiseau, éditions Le temps qu’il fait, 2009
– Qu’est ce qu’il y a dans l’eau dis ? qu’est ce qu’il y a dans l’eau ? le feu ?, éditions Encre et lumière, 2011
– Gît mon cœur brûlé, éditions Cadran ligné, 2011
– Dort en lièvre, éditions le bruit des autres, 2011
– La visite au petit matin, éditions Al Manar, 2011
– Gît le cœur, éditions le bruit des autres, 2012
– Une histoire avec la bouche, éditions Al Manar, 2012 (Prix Vénus Khoury Ghata 2014)
– Mon enfant de sept lieues, éditions Circa 1924, 2012
– Le rêveur de chandelle, éditions du petit Flou, 2013
– Douceur du cerf, éditions Al Manar, 2013
– Les petits jardins, éditions Contre-allée, 2013
– Délicat présent (à paraître aux éditions du Temps qu’il fait)
– Dix mots sauvés du déluge (à paraître aux éditions Jacques Brémond)
– A peine, éditions Le Loup dans la véranda, 2014
Extraits
Extraits : 1 Une Histoire avec la bouche et 2 La Renouée
1
La pensée de nous me traverse
je la tiens sous l’écorce.
Que cherchons-nous à enserrer
à l’intérieur de nos bras ?
Quelle sorte de vivants sommes-nous
quand des morts petites et grandes
nous remuent sous la peau ?
Que faisons-nous de nous
avec cet arbre d’inquiétude qui agite ses branches
à l’intérieur de nos corps ?
C’est une histoire avec la bouche.
L’amour a une petite languette
qu’il faut tirer pour l’ouvrir délicatement
sinon il peut déborder
verser sur nous
nous couvrir de taches inguérissables.
L’amour s’affole à l’intérieur de moi
et cherche une issue secrète.
Il a beau pelage et frémissant museau.
L’amour même affolé a du panache
il ne veut pas qu’on l’enfume.
2
Je dois mettre en garde mes petites filles
Je leur dis méfiez-vous du gouffre et du manque
Mais ne craignez la solitude
Les hommes vous cherchent avec leurs filets
Poissons ou papillons ils sauront bien vous surprendre
Ils iront jusque dans les fontaines tendre leur piège et vous braconner
Rien ne les arrêtera soyez-en sûres mes petites mes douces
Quand vous serez captives vous perdrez vos écailles
vos couleurs
la douceur de vos yeux
vous deviendrez belles comme des femmes heureuses
Plus jamais vous ne dormirez parmi les enfants Apases
Les enfants Apases sont de drôles de bêtes
Ils regardent sans cesse la mer et attendent d’elle
tout à la fois le départ et l’éternel retour
Ils pensent bien sûr qu’ailleurs l’herbe est plus verte
Ils peuvent distinguer un pré vaste et venteux en pleine mer
pour y dormir
Les enfants Apases accostent en pleine mer
pour manger des biscuits
faire des bouquets
se rouler dans l’herbe et s’endormir
Ainsi plus jamais vous ne serez parmi eux
quand les filets des hommes seront tombés sur vous
Souvenez-vous mes fillettes car finira par arriver une tristesse douce
nuancée et fine que jamais vous ne saurez dire ni expliquer
Ma bibliothèque
Quelle est la nourriture ?
Comment s’appellent ceux dont on a faim ?
Comment s’appellent ceux vers qui on revient toujours ?
Clarice Lispector, Dostoïevski , Jean Follain, Yannis Ritsos, Alejandra Pizarnik , Jules Supervielle, Thierry Metz, Emily Dickinson, Marina Tsvétaïeva, René Char, Philippe Jaccottet, Emily Brontë, Jean Giono, Paul Claudel, Herman Melville, Pascal Quignard, Pierre Michon, Serge Pey, Roberto Juarroz, Léon-Paul Fargue, Rainer Maria Rilke, Gustave Roud, Francesco Biamonti, Carson Mac Cullers, William Goyen (la maison d’haleine) et tous les autres bien-aimés que j'oublie de nommer ici.
Quel beau et incessant travail de dévoration, de couture et de dévoration. Quel émerveillement des heures passées à lire…
Lieu de vie
Provence-Alpes-Côte d'Azur, 13 - Bouches-du-Rhône
Types d'interventions
- Ateliers d'écriture en milieu scolaire
- Rencontres et lectures publiques
- Rencontres en milieu universitaire
- Ateliers / rencontres autres publics
- Résidences
- Rencontres en milieu scolaire